7 août 2010
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Le départ
Adieu l'étang et toutes mes colombes
Dans leur tour et qui mirent gentiment
Leur soyeux plumage au col blanc qui bombe,
Adieu l'étang.
Adieu maison et ses toitures bleues
Où tant d'amis, dans toutes les saisons,
Pour nous revoir avaient fait quelques lieues,
Adieu maison.
Adieu vergers, les caveaux et les planches
Et sur l'étang notre bateau voilier,
Notre servante avec sa coiffe blanche,
Adieu vergers.
Adieu aussi mon fleuve clair ovale,
Adieu montagne! Adieu arbres chéris!
C'est vous qui êtes ma capitale
Et non Paris.
Max JACOB ( 1872-1944)
poète, romancier, essayiste, épistolier et peintre français né à Quimper
In Le laboratoire central (1921), Gallimard
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Comptines et poésies
30 juillet 2010
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Le relais
En voyage, on s'arrête, on descend de voiture ;
Puis entre deux maisons on passe à l'aventure,
Des chevaux, de la route et des fouets étourdi,
L'oeil fatigué de voir et le corps engourdi.
Et voici tout à coup, silencieuse et verte,
Une vallée humide et de lilas couverte,
Un ruisseau qui murmure entre les peupliers, -
Et la route et le bruit sont bien vite oubliés !
On se couche dans l'herbe et l'on s'écoute vivre,
De l'odeur du foin vert à loisir on s'enivre,
Et sans penser à rien on regarde les cieux...
Hélas ! une voix crie : "En voiture, messieurs !"
Gérard de NERVAL (1808-1855)
Recueil : Odelettes
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Comptines et poésies
27 juillet 2010
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Trois escargots
J’ai rencontré trois escargots
Qui s’en allaient cartable au dos
Et dans le pré trois limaçons
Qui disaient par coeur leur leçon.
Puis dans un champ, quatre lézards
Qui écrivaient un long devoir.
Où peut se trouver leur école ?
Au milieu des avoines folles ?
Et leur maître est-il ce corbeau
Que je vois dessiner là-haut
De belles lettres au tableau ?
Maurice CARÊME (1899-1979)
écrivain et poète belge de langue française
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Comptines et poésies
23 juillet 2010
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L’escargot
Est-ce que le temps est beau ?
Se demandait l’escargot
Car, pour moi, s’il faisait beau
C’est qu’il ferait vilain temps.
J’aime qu’il tombe de l’eau,
Voilà mon tempérament.
Combien de gens, et sans coquille,
N’aiment pas que le soleil brille.
Il est caché ? Il reviendra !
L’escargot ? On le mangera.
Robert DESNOS (1900-1945)
poète français
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Comptines et poésies
14 juillet 2010
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Un matin
Dès le matin, par mes grand'routes coutumières
Qui traversent champs et vergers,
Je suis parti clair et léger,
Le corps enveloppé de vent et de lumière.
Je vais, je ne sais où. Je vais, je suis heureux ;
C'est fête et joie en ma poitrine ;
Que m'importent droits et doctrines,
Le caillou sonne et luit sous mes talons poudreux ;
Je marche avec l'orgueil d'aimer l'air et la terre,
D'être immense et d'être fou
Et de mêler le monde et tout
A cet enivrement de vie élémentaire.
Oh ! les pas voyageurs et clairs des anciens dieux !
Je m'enfouis dans l'herbe sombre
Où les chênes versent leurs ombres
Et je baise les fleurs sur leurs bouches de feu.
Les bras fluides et doux des rivières m'accueillent ;
Je me repose et je repars,
Avec mon guide : le hasard,
Par des sentiers sous bois dont je mâche les feuilles.
Il me semble jusqu'à ce jour n'avoir vécu
Que pour mourir et non pour vivre :
Oh ! quels tombeaux creusent les livres
Et que de fronts armés y descendent vaincus !
Dites, est-il vrai qu'hier il existât des choses,
Et que des yeux quotidiens
Aient regardé, avant les miens,
Se pavoiser les fruits et s'exalter les roses !
Pour la première fois, je vois les vents vermeils
Briller dans la mer des branchages,
Mon âme humaine n'a point d'âge ;
Tout est jeune, tout est nouveau sous le soleil.
J'aime mes yeux, mes bras, mes mains, ma chair, mon torse
Et mes cheveux amples et blonds
Et je voudrais, par mes poumons,
Boire l'espace entier pour en gonfler ma force.
Oh ! ces marches à travers bois, plaines, fossés,
Où l'être chante et pleure et crie
Et se dépense avec furie
Et s'enivre de soi ainsi qu'un insensé !
Emile Verhaeren (1855-1916)
poète belge flamand, d'expression française
Recueil : Les forces tumultueuses
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Comptines et poésies
1 juillet 2010
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Le doux titre et l'emploi charmant :
Être, en juin, un berger d'abeilles,
Lorsque les prés sont des corbeilles
Et les champs des mers de froment ;
Quand les faucheurs sur les enclumes
Martèlent la faux au son clair,
Et que les oisillons dans l'air
Font bouffer leurs premières plumes !
Berger d'abeilles, je le fus,
A huit ans, la-bas, chez mon père,
Lorsque son vieux rucher prospère
Chantait sous ses poiriers touffus.
Quel bonheur de manquer l'école
Que l'été transforme en prison,
De se rouler dans le gazon,
Ou de suivre l'essaim qui vole,
En lui disant sur un ton doux
Pour qu'il s'arrête aux branches basses :
" Posez-vous, car vous êtes lasses ;
Belles abeilles, posez-vous !
" Nous avons des ruches nouvelles
Faites d'un bois qui vous plaira ;
La sauge les parfumera :
Posez-vous, abeilles, mes belles ! "
Et les abeilles se posaient
En une énorme grappe grise
Que berçait mollement la brise
Dans les rameaux qui bruissaient.
" Père ! criais-je, père ! arrive !
Un essaim ! " Et l'on préparait
La ruche neuve où sans regret
La tribu demeurait captive.
Puis, sur le soir, lorsque, à pas lents,
Du fond des pâtures lointaines
Les troupeaux revenaient bêlants
Vers l'étable et vers les fontaines,
Je retrouvais mon père au seuil
Comptant ses bêtes caressantes,
Et lui disais avec orgueil :
" Toutes les miennes sont présentes ! "
Le doux titre et l'emploi charmant :
Être, en juin, un berger d'abeilles,
Lorsque les prés sont des corbeilles
Et les champs des mers de froment !
François FABIÉ
poète régionaliste français(1846-1928)
extrait du recueil " Fleurs de genêts " ( 1920)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Fabi%C3%A9
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Comptines et poésies
12 juin 2010
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Comment ça va sur la terre?
- Ça va ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères?
- Mon Dieu oui merci bien.
Et les nuages?
- Ça flotte.
Et les volcans?
- Ça mijote.
Et les fleuves?
- Ça s'écoule.
Et le temps?
- Ça se déroule.
Et votre âme?
- Elle est malade
le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.
Jean Tardieu, 1903-1995
Monsieur Monsieur (1951)
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Encore une comptine que mes zouzous me chantonnaient en rentrant de l'école...
J'espère que nous ne serons pas malades car aux menus il y a bien souvent un peu de salade
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Comptines et poésies
5 mai 2010
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Je cherchais un texte avec "bulle" ou "buller" et je suis tombée sur ce texte de Pierre Chêne, paroles d'une chanson apprise par mes deux garçons.
Depuis nous ne cessons de chantonner les deux premiers couplets....
un poisson au fond d'un étang
qui faisait des bulles (x2)
un poisson au fond d'un étang
qui faisait des bulles
pour passer le temps
un oiseau vient près de l'étang
regarder les bulles (x2)
un oiseau vient près de l'étang
regarder les bulles
que c'est amusant
que fais-tu joli poisson blanc?
moi je fais des bulles (x2)
que fais-tu joli poisson blanc
moi je fais des bulles
pour passer le temps
plus j'en fais, plus je suis content
plus je fais des bulles (x2)
plus j'en fais, plus je suis content
des rouges et des bleues
selon le courant
le poisson tout en discutant
a fait une bulle (x2)
le poisson tout en discutant
a fait une bulle
pour monter dedans
et la bulle portée par le vent
et la belle bulle (x2)
et la bulle portée par le vent
a pris son envol
le poisson dedans
l'oiseau est tombé dans l'étang
en voyant la bulle (x2)
l'oiseau est tombé dans l'étang
en voyant la bulle
du poisson volant
maintenant au fond de l'étang...
l'oiseau fait des bulles (x2)
maintenant au fond de l'étang
l'oiseau fait des bulles
pour passer le temps
l'oiseau fait des bulles
pour passer le temps
Extrait de l'album "Chansons Pour Rire Et Pour Sourire "
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3 mai 2010
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Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit.
La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale.
J'affronterai ma peur.
Je lui permettrai de passer sur moi,
au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée,
je tournerai mon oeil intérieur sur mon chemin.
Et là où elle sera passée,
il n'y aura plus rien.
Rien que moi."
Frank HERBERT
(1920-1986)
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30 avril 2010
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Le ciel est gris lorsque tu grondes :
Tombe la pluie, souffle le vent,
Et, dans un tourbillon, le monde
Se courbe et fuit en m’emportant
Au fond d’une forêt profonde
Où mon coeur souffre en attendant
Que s’apaise cet ouragan.
Le ciel est bleu quand ton sourire
Brille comme un jour de printemps.
Pas un nuage ne soupire,
L’aubépine a mis drapeau blanc.
Les oiseaux chantent pour te dire
Qu’aujourd’hui mon coeur est content :
Tu fais la pluie et le beau temps.
Jacques Charpentreau
écrivain et poète français né en 1928
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