Congé au vent de René CHAR

À flancs de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. À l'époque de la cueillette, il arrive que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre extrêmement odorante d'une fille dont les bras se sont occupé durant la journée aux fragiles branches. Pareille à une lampe dont l'auréole de clarté serait le parfum, elle s'en va, le dos au soleil couchant.

Il serait sacrilège de lui adresser la parole.

L'espadrille foulant l'herbe, cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l'humidité de la Nuit ?

René Char (1907-1988)
Seuls demeurent, 1945, Éd. Gallimard

Comments

[Dominique]

Bonjour,

Je suis bien ravie d'avoir découvert ton blog et le poème de René Char que tu as choisi est magique... " La chimère de l'humidité de la Nuit " ... ça aussi c'est un instant d'insomnie qui a dû
l'effleurer p'tit papillon lunaire...
Tes collages sont chouettes ! C'est vrai que la jubilation de l'enfance est
là-dedans et le paysage du dessin embarque dans une pirouette d'herbes fraîches juste avant l'aube... Faire rêver hein ? A bientôt... Dominique 

[aimepaix]

Vraiment, cette main est parlante.
Bisous

[kasimir]

Alors je vais te le dire maintenant, j'aime beaucoup ton dessin.
Envie de le transformer, d'ouvrir les yeux de cette main, d'entrouvrir cette bouche
posée mà comme un oiseau....
Bonne journée amie.

[mediadisc]

Je ne me lasse pas de cette douceur de vivre!...Très joli travail So!

[Solyzaan]

c'est si agréable la douceur de vivre !!! bizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz

[kasimir, dit pinson déplumé]

LE DESSIN EST DE TOI ?

[Solyzaan]

oui il fait partie de mes griffonnages de nuit d'insomnies. Mal installée dans mon lit , je cherche les moyens de m'apaiser, un peu de lecture un peu de griffonnage et lorsque j'ai vidé mon esprit
et mes mains, je peux enfin m'allonger...